Ateliers d’écriture et de ressourcement

Reprendre souffle suite à la crise sanitaire

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Pour qui?

Ces ateliers sont destinés tant aux médecins, infirmier.ères, personnel paramédical, stagiaires, qui ont travaillé durant la crise.

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Quand?

Journée de lancement : le 14 septembre 2020.

D’autres dates sont prévues dans certains lieux (voir les différentes affiches).

 

Où?

Dans des maisons de repos et de soins pour personnes âgées ou dépendantes, dans des hôpitaux et institutions de soins.

 

Télécharger le document explicatif à l’attention des directions d’établissements

Télécharger le document explicatif à l’attention des accompagnants

 

L’objectif est d’offrir à de petits groupes de soignant.es (max. 8 personnes par groupe), dans différents lieux, une expérience ressourçante et créatrice après la phase éprouvante de la période pandémique. Ces ateliers seront une opportunité de chercher les mots qui puissent résonner pour parler de cette « traversée ».

 

 

Le projet

« Entre le mot et la mort, juste un « r » de différence, celui qu’il me faut pour respirer »

(Thierry Beistingel, dans Écrire, pourquoi ?)

 

À l’heure où des instituts ad memoriam se mettent en place pour témoigner de cette période si particulière, se fait plus vive l’importance de mettre au jour l’expérience intérieure attachée à la pratique du « prendre soin » durant la période de crise COVID. La reconnaissance de l’expérience vécue par les acteurs.rices du prendre soin doit aller au-delà d’une reconnaissance par la rémunération et les applaudissements. Elle peut aussi être le tremplin d’un enrichissement culturel de par son ancrage dans l’expression verbale et créative. Les acteurs du terrain médical ont, pour la plupart, été pris par l’urgence, comme le Dr Rieux dans La Peste de Camus : ils ont agi d’abord, laissant la réflexion pour plus tard. Il s’agit à présent de mettre en lien la parole des acteurs du terrain médical, qui témoigneront de la peur à surmonter, du courage et des moments d’abattement, de la tristesse, de l’admiration, de la recherche du sens de ce qui a été vécu sans distance possible, tendus vers le service à autrui.

Nous proposons des ateliers dirigés par de personnes spécialisées comme opportunité de chercher les mots et les formes d’expression corporelles et diversement créatives qui puissent « ré-sonner juste » pour évoquer cette traversée. Le projet offre un espace-temps pour reconnaître ce qui s’est vécu, lui laisser prendre une forme originale que chacun.e s’offre à soi et peut partager aux autres à l’issue de la démarche. Les productions seront mises en valeur par une publication ou une galerie en ligne, par le Réseau RESSPIR/UCLouvain.

La journée sera composée d’une matinée sous forme d’atelier d’écriture (sous la forme d’une écriture adressée, c.à.d. d’une lettre) et d’une après-midi de création plus mobile alliant d’autres types d’expression selon l’animation organisée par les intervenant.es (composition florale et poétique, idéogramme, haïku, calligramme…). Ces créations, réalisées tout d’abord pour soi, pourront être ensuite partagées ou offertes à des personnes qui ont compté, qui ont marqué, à qui des mots n’ont pas pu être formulés, des personnes défuntes, des personnes avec qui le quotidien est ou a été partagé.

L’attention à la spiritualité est la porte d’entrée pour relire et s’exprimer sur cette période et son vécu. Cette attention portera sur le sens et le non-sens, les ressources et les détresses – forces et faiblesses-, sur les valeurs défendues ou sacrifiées, sur la portée symbolique de ce qui s’est vécu, sur les espoirs et désespoirs, l’amertume et la gratitude, sur les regrets, les désirs, les promesses pour demain.

Cette journée se passera dans plusieurs lieux dépendant des cliniques partenaires dans lesquelles les participant.es aux ateliers travaillent. Pour des mesures sécuritaires et par souci de proximité aux personnes participantes, seules 8 personnes par atelier pourront y prendre part. En début et fin de journée, un partage par vidéo-conférence rassemblera ces différentes équipes pour « marquer ce temps ».

L’initiative peut s’inscrire dans une dimension internationale dont l’UCLouvain/RESSPIR aura eu l’initiative mais dont le concept pourra être par la suite librement utilisé en espérant qu’il puisse initier une pratique innovante en milieu de soins.

 

 

Apport culturel

Ce projet se pose en complémentarité à l’égard de l’ensemble de ceux générés suite à la pandémie, qui l’envisagent sous des angles matériels (biologie, médecine, économie, information et communication, etc.). Il offre de regarder différemment les soignant.es, en considérant non seulement les actes de soin en période de crise sanitaire au sens d’un regard technique sur des pourvoyeurs de « services », mais aussi et surtout d’entendre le récit et l’imaginaire qui se construit dans le prendre soin. Cette écoute est fondamentale car, outre qu’elle est actuellement impossible faute de lieux appropriés, elle constitue un apport à la société tout entière, appelée à devenir une société du soin (care), comme nous l’avons vécu durant le confinement.

En effet, la grande majorité de nos conversations téléphoniques, par mail ou derrière un masque durant le confinement s’est clôturée par un « prenez soin de vous », entré jusque dans nos formules de salutations : un changement radical dans notre culture. La pandémie a transformé nos relations en relations de soins, en société du care, pendant quelques semaines tout au moins. Ce moment, précédemment inimaginable, a apporté un « + » important à notre société et à sa culture, qu’il faut s’employer à éclairer, à valoriser, et si possible à pérenniser.  Nous espérons que les matériaux récoltés pourront contribuer à l’enrichissement culturel mais aussi à initier une pratique de reconnaissance au cœur du prendre soin. Nous pouvons aussi y faire droit afin d’encourager l’émergence de recherches menées dans les mois à venir sur de tels matériaux.

Offrir aux soignant.es un espace-temps à l’expression créative va probablement surprendre les personnes elles-mêmes, tant elles sont généralement peu conviées à s’exprimer publiquement, en particulier sous cet aspect novateur. Il est fondamental pourtant qu’ils/elles puissent être entendu.es, et non moins qu’ils/elles découvrent leur capacité à développer leur art du soin au contact de l’art au sens créatif. L’art du soin pourra ainsi prendre de l’ampleur et affirmer sa créativité intrinsèque en se nommant et se reconnaissant.

 

Comment cela se passe concrètement ?

Dans chacun des lieux un.e intervenant.e anime l’atelier (soit toute la journée soit une demi-journée si plusieurs intervenant.es sont prévu.es). Il alterne des moments d’écriture, de stimulation à l’écriture, de discussions individuelles ou en groupe, de partage, de mouvement (composition de bouquet floral, marche, …)

En ce qui concerne la première journée de « lancement » : les ateliers se passent en présentiel dans différents lieux le même jour par des intervenant.es qui le font avec des propositions différentes (travail sur rédaction d’une lettre, d’un poème, récit, etc.). En début de journée et à la fin de cette journée, en vidéo-conférence, est proposé un temps pour entrer et finir ensemble la démarche (que les équipes puissent se voir et partager quelques productions – ceux qui le souhaitent- et voir que la démarche était plurielle et internationale).