Prendre en compte la spiritualité des personnes fréquentant un milieu de soins, c’est aussi offrir un espace de ressourcement dans les murs d’un hôpital !

C’est le choix qu’a fait le directeur des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) en mandatant un aumônier à réfléchir à une formule adaptée à la manière dont la population, de Genève en l’occurrence, vit sa spiritualité. Cet aumônier protestant, Jérémy Dunon, en a fait l’objet de sa recherche en vue de l’obtention d’une thèse de doctorat en théologie pratique dans les universités de Laval (Québec) et à l’UNIL (Lausanne).

La recherche s’est déroulée sur 4 ans. Elle a permis de percevoir les besoins et les souhaits des personnes hospitalisées et de leurs proches, et d’organiser un travail interreligieux avec les représentant∙es des différentes aumôneries des HUG (catholique, catholique chrétienne, juive, mulsulmane, orthodoxe et protestante).

Si tous les patient∙es interrogé∙es ne souhaitaient pas forcément un lieu de ressourcement, une grande majorité jugeaient approprié d’en avoir un pour ceux et celles qui le désireraient. La majorité évoquaient un lieu dans lequel ils ou elles se sentiraient bien, pourraient profiter d’un peu de silence et puiser des ressources pour vivre les aspérités du monde des soins.

Le résultat de ce travail de réflexion est un espace original et apaisant au cœur du bâtiment principal des HUG.

Dans une grande salle ont été montées quatre grosses bulles sur lesquelles sont projetés des films caractérisant chacune de ces bulles : humaniste, chrétienne, juive et musulmane.

Dans chacun de ces lieux se trouve un totem, petit meuble marqué par un signe de reconnaissance de chacune des traditions et contenant des bibles, corans ou torahs, etc.

Une atmosphère recueillie règne dans ce lieu et invite chaque visiteur, chaque visiteuse à chercher l’espace dans lequel il ou elle se sentira bien. La bulle représentant sa tradition ou pourquoi pas, une autre, ce jour-là.

Ainsi, la diversité des traditions vécues par les « habitant∙es » de l’hôpital est représentée, mais à l’intérieur de chaque tradition, une forme de diversité est aussi reconnue, laissant à chacun∙e le soin de chercher « son » lieu avec ou sans signe religieux.  La quête spirituelle est ainsi valorisée : rien n’est imposé, le mieux pour soi est à trouver !  Belle inscription dans l’espace de ce que beaucoup de nos contemporain∙es expriment lorsqu’ils∙elles évoquent leur spiritualité !

Une grande ouverture à la diversité spirituelle et religieuse est inscrite dans les murs des HUG ! Il sera maintenant intéressant d’observer comment les personnes de passage dans cet espace de ressourcement en feront un milieu de vie et peut-être d’échange.

Pour RESSPIR/Cosette Odier/ octobre 2019