L’entrevue pour la vue d’ensemble culturelle (DSM-5) et Cultural Formulation de deux cas cliniques: Interférence de la spiritualité et de la religion au début du processus psychopathologique

Callegari, C., Diurni, M., Bianchi, L., Aletti, F. A., & Vender, S. (2016). L’Evolution Psychiatrique, 81(1), 191-201.

 

[The Cultural Formulation Interview (DSM-5) used in two clinical cases: The interference of spirituality and religion in the onset of psychopathological disorders]

 

Résumé. 

Objectifs. Selon notre expérience au Département de Psychiatrie de Varese (Italie), les admissions des patients d’origine africaine sont en nette augmentation (de 1,8 % en 1999 à 4,2 % en 2013). Dans la pratique clinique, nous avons observé que les facteurs spirituels sont des éléments récurrents au début de la maladie et nous nous sommes proposés de vérifier ces paramètres grâce à l’analyse et la comparaison de deux cas.

Méthode. Nous avons utilisé la nouvelle version de Cultural Formulation du DSM-5 qui comprend l’Entrevue pour la vue d’ensemble culturelle et qui est structuré en 16 questions.

Résultats. Dans le premier cas, Tariq est un jeune homme d’origine marocaine qui a rejoint sa famille en Italie après des années, éprouvant le changement et le traumatisme culturel, du Maroc à Italie. La culture arabe est bien exprimée dans ce cas : le sentiment d’un Djinn en lui-même peut expliquer les symptômes de malaise et d’apathie manifestés, observés au début de la psychopathologie. Dans le second cas, Jamal, la fuite de la Sierra Leone est décrite pour cet homme qui a subi une série d’événements traumatisants qui ont conduit son évolution psychopathologique vers un trouble délirant avec un contenu mystique culturellement déterminé. Dans le rapport de cas, nous pouvons voir que le contact avec l’esprit se produit avec le rythme du tambour et les vibrations du son.

Discussion. Les questions religieuses et spirituelles sont reconnues comme facteurs importants, en particulier au début de la maladie : comme une forte demande d’aide et comme un élément clé dans la restructuration de l’identité culturelle. Le patient utilise ses ressources cognitives pour se défendre contre les symptômes et réduire l’anxiété. Ce processus est un élément favorable dans le rapport (appelé rapporto bipersonale).

Conclusions. La nouvelle Cultural Formulation s’est révélée être une bonne méthode pour poser le diagnostic et pour la relation thérapeutique avec le patient : grâce à l’Entrevue le patient démontre une plus grande communicabilité et l’adhésion thérapeutique est facilitée.

 

[Abstract.

Objectives. In our experience in the Department of Psychiatry in Varese, admissions of patients of African origin have increased significantly (from 1.8% in 1999 to 4.2% in 2013). In clinical practice, we have observed that spiritual factors are recurrent elements at the onset of an illness, and in our study we set out to explore these factors, using the analysis and comparison of the two cases.

Method. We used the new DSM-5 version of the Cultural Formulation Interview, which provides a cultural overview and is structured into 16 questions.

Results. In our first case, Tariq was a young man of Moroccan origin, who was reunited with his family in Italy after many years. He experienced cultural trauma from the move from Morocco to Italy. Arab culture is clearly expressed in this case: the feeling of a Djinn can in itself explain the symptoms of malaise and apathy that appeared, and that clinicians observed at the start of the psychopathology. The second case concerns Jamal, who fled from Sierra Leone following a series of traumatic events. These led to a psychopathological evolution towards a delusional disorder with a culturally-determined mystical content. In this case report, we can see that contact with the spirit is here linked to the beat of the drum and sound vibrations.

Discussion. Religious and spiritual issues are recognized as being important factors, especially in the early stages of an illness: this can be seen as a strong call for help and a key element in the restructuring of cultural identity. The patient uses his cognitive resources to defend himself against symptoms and reduce anxiety and this process is a positive element in the relationship (known as rapporto bipersonale).

Conclusions. The new Cultural Formulation Interview has proved to be a good method for diagnosis and the therapeutic relationship with the patient: the Interview enables patients to exhibit greater communicability and adherence to treatment and care is facilitated.]

 

Lien vers l’article/Link to article (ScienceDirect).