La vie qui unit et qui sépare

Frédéric Worms, Paris, Payot, 2013, 88 p. 

Certaines expériences dans nos vies conduisent à la question du sens de la vie. « La vie a-t-elle un sens ? » Mystère. Vertige. Il faut revenir de ce vertige à ces expériences. Elles ont quelque chose de vital. Mais nous apprennent-elles quelque chose sur « la vie » ? Ces expériences sont relationnelles, deuils, violations, joies. Ces relations sont réelles, issues de la vie, ayant des effets sur nos vies. Elles renvoient à « la vie » – non pas comme à une essence, mais comme à une relation, non pas comme à une valeur, mais comme à une tension, entre destruction et création. Jalon pour un vitalisme critique. Car c’est bien « la vie » en effet, comme le chante Yves Montand dans Les Feuilles mortes, qui « sépare ceux qui s’aiment », et qui peut aussi les unir, ou plutôt qui, en dépassant cette alternative brutale de l’union et de la séparation radicales, permet aux vivants de vivre ensemble et séparément à la fois, individuellement et ensemble, enfin, aujourd’hui.

À propos de l’auteur 

Frédéric Worms est professeur de philosophie à l’université de Lille III et directeur du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine à l’ENS (Paris). Il est l’auteur de nombreux ouvrages, parmi lesquels : La Philosophie en France au XXe siècle (2009) et Le Moment du soin. À quoi tenons-nous ? (2010).