Religion et fonctionnement du cerveau (partie 2): Les religions jouent-elles un rôle favorable sur la santé mentale?

Kornreich, C., & Aubin, H. J. (2012). Revue Médicale de Bruxelles, 33, 87-96.

 

[Religion and brain functioning (part 2) : do the religions have a positive impact on mental health ?]

 

Résumé. L’influence de la religion sur la santé mentale a fait l’objet d’une littérature abondante caractérisée par de nombreuses difficultés méthodologiques : définition de la religion et de la spiritualité ; mesure de la pratique religieuse ; déconstruction de ses composantes en dimension sociale, cognitive influençant une vision du monde, ou encore méditative par l’implication dans la prière. Les corrélations relevées entre certaines dimensions religieuses et des paramètres de santé mentale sont en outre trop souvent interprétées sous forme de causalités. Malgré toutes ces restrictions, il apparaît que la religiosité, définie comme un concept global comprenant tous les aspects de la vie religieuse, pourrait représenter un facteur de protection par rapport à plusieurs problèmes mentaux, en particulier les abus de substances, la dépression, les suicides et les troubles anxieux. Cet impact protecteur n’est pas dû aux religions en tant que telles mais aux phénomènes qui leur sont associés : prévention de comportements à risque en raison d’une morale partagée, support social, recherche de sens, de prévisibilité et de contrôle, et pratiques méditatives qui exercent une fonction régulatrice sur le stress chronique.

 

[Abstract. Religion’s impact on mental health has been largely studied, but results are often difficult to interpret due to methodological concerns : definition of religion and of spirituality ; measuring issues ; identification of specific components such as social dimension, cognitive schemas influencing world perception and meditating behaviors such as prayers. Furthermore, correlations between religious dimensions and mental health variables are too often considered as evidence of causality. Despite all those methodological problems, it appears that religiosity, defined as a global concept encompassing all aspects of religious life, might be a protective factor against several mental health problems, namely substance abuse, depression, suicide and anxiety disorders. This protective property isn’t likely due to religions per se, but to associated components : risky behaviors’ prevention due to shared moral standards, social support, sense of meaning, purposefulness and control, and meditation habits, exercising an inhibiting influence on chronic stress.] 

 

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