Lorsque les personnes migrantes cumulent les vulnérabilités, comme c’est le cas pour Victoria, elles sont exposées à des risques accrus de précarité, de discrimination, d’exclusion et d’exploitation. Face à ces risques psychosociaux, certaines d’entre elles sont en capacité d’activer des liens qui seront producteurs de ressources, ce qui permet d’obtenir des aides matérielles, psychologiques, morales, juridiques ou sanitaires.
Ces stratégies relationnelles requièrent une gestion des émotions et des sentiments ainsi qu’un recours aux rationalités qui permettent de choisir dans quelles relations s’investir afin d’en tirer des ressources. Il s’agit de choisir avec soin les personnes dignes de confiance à qui elles peuvent confier leur histoire et leur situation actuelle, afin de trouver du soutien.
Ainsi, le travail relationnel se trouve au cœur des expériences des personnes mettant en œuvre ce type de stratégies.
Quelle que soit la nature des liens (familiaux, amicaux, associatifs, communautaires), qu’ils préexistent à la migration, qu’ils soient créés ou qu’ils dépendent des rencontres ponctuant la vie des personnes vulnérables, ils sont toujours sélectionnés avec soin et activés consciemment par ces dernières, dans l’espoir de réduire leurs vulnérabilités plurielles.
Source : Mellini L., Poglia Mileti F., Villani M., Résistantes face à la vulnérabilité.
L’agentivité relationnelle des femmes africaines et séropositives en contexte migratoire,
Terrais et travaux, ENS Paris-Saclay, 2018/2 No 33, pp. 153-174