L’interculturalité [5] est l’ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes, générées par des rencontres ou des confrontations, qualifiées d’interculturelles. Impliquant des échanges réciproques, elle est fondée sur le dialogue, le respect mutuel et le souci de préserver l’identité culturelle de chacun.
L’interculturalité peut prendre des formes plus ou moins intenses, et constitue une expérience souvent enrichissante. Avec ou sans la barrière de la langue qui peut être un obstacle aux échanges, ces rencontres avec l’Autre sont aussi l’occasion d’une réflexion sur soi-même et sur le monde et peuvent être à l’origine du métissage culturel. [6]–[7]
Nous voyons que l’interculturalité demande un investissement personnel de la part des soignant.es mais qu’il est une condition pour un soin global qui préserve l’identité de la personne, dimension essentielle de la spiritualité de tout être humain. L’interculturalité à l’œuvre est aussi source d’enrichissement mutuel.
Pour approcher les différents facteurs d’interculturalité il est entre autres nécessaire d’explorer la diversité :
- de langue,
- des immigrations,
- des inégalités sociales et économiques, de genre,
- des courants religieux (a-religieux)
- …
Nous proposons quelques tableaux, des graphiques, des synthèses qui vous permettront de visualiser cette diversité. Ces informations proviennent des données fournies par l’OCDE ou par des instances de recensement nationales.
https://data.oecd.org/fr/
(liens aux 2 pdf de l’INSEE)
INSEE en bref – immigration
IM 76 – Recours aux soins
IM 89 – 45 ans d’immigration
Ces données sont bien évidemment à interpréter et à « colorer ». Ainsi la proportion par exemple de musulmans en Europe est souvent surestimée par la population. Elle est en réalité entre 6-8% par exemple en France et en Belgique dans les années 2016-2018 mais ressentie comme étant de l’ordre de 22-31 % par la population durant cette même période selon sondage. [8]
Nous vous invitons, si vous désirez allez plus loin, à rejoindre le MOOC (Cours gratuit en ligne) : « Spiritualité et interculturalité en milieu de soins » de l’UCLouvain sur la plateforme EDX qui sera ouvert en avril 2019 (plus d’infos inscrivez-vous à la newsletter du RESSPIR).
Les deux vidéos suivantes peuvent être utiles pour visualiser la question de l’interculturalité en milieu de soins. Elles sont focalisées sur le prendre soin et ressenti des patient.es dans deux hôpitaux de Suisse romande.
« Soigner la diversité », une production de l’hôpital universitaire de Genève en 2014.
https://www.youtube.com/watch?v=h8w2o4q8X18
« La transculturalité à l’hôpital », une émission de CarrefoursTV de 2011 sur la cohabitation au CHUV de Lausanne.
https://www.youtube.com/watch?v=lsyHYUenLDA
_______________
[5] Etymologie : de interculturel, composé du latin inter, entre, parmi, avec un sens de réciprocité et de culturel, issu du latin cultura, culture, agriculture, dérivé du verbe colere, habiter, cultiver.
[6] http://www.toupie.org/Dictionnaire/Interculturalite.htm, consulté le 10.6.2019.
[7] le fait de reconnaitre l’interaction et les influences réciproques qui sont à l’œuvre dans l’interculturalité doit aussi mettre en évidence l’impossible « pureté » d’une culture. Toute culture porte en elle les traces des différentes rencontres qu’elle a effectuées, et la sous-culture du soin aussi. Ce n’est pas une simple fusion mais le produit à un moment précis de l’histoire d’une communauté.
Les rencontres ont toujours eu lieu naturellement malgré l’obstacle de la langue. Certes il faut pouvoir communiquer pour évaluer la douleur et le lieu de celle-ci avec un patient. Mais les techniques de communications et de diagnostics prennent en compte l’éventualité d’un patient dans l’incapacité de dire son malaise. L’expérience tirée de la rencontre des autres permet de réduire l’obstacle de la langue.
[8] Étude de l’institut de sondage britannique Ipsos Mori intitulée «Les périls de la perception 2016»
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/12/14/01016-20161214ARTFIG00214-la-population-musulmane-largement-surestimee-en-france.php, consulté 7.7.2019.
Le commentaire du directeur des recherches d’Ipsos Mori, Bobby Duffy : «Il y a plusieurs raisons à ces erreurs : des simples erreurs mathématiques ou de proportions, la couverture médiatique de certains événements, des raccourcis psychologiques ou encore des préjugés», relève-t-il.
Pour aller plus loin, voir :
- « Améliorer le dialogue entre médecins généralistes et patients d’origine étrangère. Aperçu des outils existants », Carine Vassart, Fondation Roi Baudouin, Bruxelles, 2013, 76 p.
Laisser un commentaire