Partenariat

Définition proposée par Agathe Brosset, titulaire d’une thèse de doctorat en théologie pratique et auteur du livre Une Église de la rencontre.

 

Parmi les diverses acceptions que proposent les dictionnaires, il est possible de réserver la qualification de « partenariat » aux rapports d’institution à institution*.

 

Dans ce cadre, le fonctionnement partenarial se caractérise ainsi : en cas de décision, un partenaire égale une voix ; en cas de délibération, la parole de l’un vaut la parole de l’autre.

 

La pratique partenariale s’exprime dans la dynamique d’un processus. Né de l’initiative d’une institution confrontée à un problème à résoudre ou à une œuvre à réaliser, le partenariat rassemble des acteurs multiples, tous concernés d’une manière spécifique par la prise en compte de la situation qui leur est exposée. La pratique partenariale se caractérise, dès lors, par une interaction coopérative entre les divers acteurs exigeant, au départ, un temps plus ou moins long de connaissance de chacun des partenaires et des raisons de son engagement au nom de l’institution qu’il représente. Dans ce cadre, une clarification des enjeux et des intérêts personnels et institutionnels des uns et des autres s’opère. Des champs de compétences, des possibilités et des moyens d’action au service de projets et d’objectifs devenus communs, se précisent. Ceux-ci, en effet, sont déterminés ensemble, ainsi que la stratégie qui permettra leur réalisation et les critères d’évaluations qui en jalonnent les étapes. Chaque partenaire devra rendre compte de son action et de son implication au regard de ce qu’il a promis de faire. Enfin, la présence d’une instance de régulation en cas de conflits ou de tensions trop fortes demeure nécessaire pour dépister les prises de pouvoir abusives. À tout moment du processus partenarial la confrontation des points de vue apparaît donc comme constitutive de sa dynamique. En effet, la spécificité de chaque composante institutionnelle, reconnue et acceptée au départ de l’aventure, devra perdurer, y compris en ayant intégré, en chemin, quelques déplacements de son point de vue propre, jusqu’à l’obtention de l’objectif commun poursuivi, le partenariat s’achevant avec celle-ci*.

 

 

* Cette perspective doit beaucoup au mouvement ATD Quart Monde dans sa mise en œuvre du croisement des savoirs et des pratiques. Groupe de recherche action-formation Quart Monde partenaire, Le croisement des pratiques, Paris, éditions Quart Monde, mars 2002 ; Groupe de recherche Quart Monde-Université, Le croisement des savoirs, Paris, éditions Quart Monde, éditions de l’Atelier, 1999.

* Des exemples de pratiques partenariales sont proposées dans  Agathe BROSSET, Une Eglise de la rencontre. Compagnonnage et partenariat, éditions de l’Atelier, 2013, p.15-19.