Accompagnement spirituel en milieu de soins

L’accompagnement spirituel en contexte de soins est une offre proposée aux patients et à leur entourage. Son organisation diffère selon les contextes historiques et politiques et offre une palette d’expériences diverses.

 

Nous vous proposons quelques repères laissant place à plusieurs exceptions selon les contextes locaux.

 

L’accompagnement spirituel en milieu de soins est effectué par des personnes habilitées à travailler en milieu hospitalier ou en milieu de soins. Il est donc souhaitable voire nécessaire qu’elles reçoivent une formation personnelle et professionnelle à la réalité de l’organisation des soins ainsi qu’au fonctionnement des institutions.

Ces personnes ont une formation dans leur tradition religieuse propre (discipline théologique). Elles ont développé des compétences à l’accompagnement spirituel avec des apports de leur tradition ainsi que des sciences sociales (psychologie, sociologie). Elles ont acquis des compétences pour distinguer ce qui ressort de l’accompagnement psychologique, social, médical de l’accompagnement spirituel et/ou religieux. Elles ont des compétences pour distinguer la complexe imbrication de ces champs.

 

Aujourd’hui dans le monde hospitalier en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que dans certains pays utilisant le français en Afrique et au Moyen-Orient, les personnes exerçant l’accompagnement spirituel en milieu de soins sont majoritairement de traditions chrétiennes. Elles se nomment aumônier·ères, accompagnateur·trices spirituel·les ou accompagnant·es spirituel·les, intervenant·es en soins spirituels selon les contextes et les pays.  Réunies dans des équipes bien souvent œcuméniques, elles travaillent généralement en lien avec d’autres accompagnateur·trices religieux·ses externes issus des communautés religieuses locales.

 

Elles reçoivent selon les contextes :

  • Un mandat uniquement de leur Église.
    Cela se traduit pour ces personnes par une identité liée à leur communauté religieuse. Les interactions avec les équipes soignantes visent principalement à aménager les modalités de leur présence auprès des patients. La collaboration s’opère principalement avec le personnel soignant ayant lui aussi des convictions religieuses.
    Elles collaborent avec d’autres représentants religieux ou de philosophie (imam, rabbin, représentant du bouddhisme ou de la philosophie laïque) qui interviennent selon l’insertion des patients dans leur communauté religieuse, philosophique ou des questions spécifiques des patients en temps de maladie par rapport à une ou leur tradition religieuse. Elles représentent alors la communauté d’appartenance religieuse, ils-elles n’ont en général pas de compétences par rapport au travail en milieu de soins.
  • Un double mandat : de l’Église d’appartenance et de l’institution sanitaire où ils exercent leur activité.
    Cela se traduit par des contrats avec les deux formes d’autorité : la direction d’une institution de soins et l’institution ecclésiale. Ce modèle met parfois en tension les deux instances tutélaires (l’Église et l’institution sanitaire) mais a l’avantage de nourrir la réflexion simultanément pour les Églises et pour les institutions sanitaires, afin que l’intégration des questions spirituelles en milieu de soins puissent évoluer parallèlement dans les soins et les milieux ecclésiaux ou religieux. On parle parfois de « double loyauté » pour décrire cette tension.
    Ils sont en général appelés aumônier·ère, accompagnateur·trice spirituel·le, ou accompagnant·e spirituel·le.
  • Un mandat uniquement des institutions de soins.
    C’est le cas aujourd’hui au Québec des intervenants et intervenantes en soins spirituels qui reçoivent un mandat unique des milieux de soins.
    Les intervenant·es en soins spirituels sont formé·es en théologie, en sciences des religions et dans des domaines comme la psychologie, l’anthropologie, etc.
    Ils sont considérés comme des employés des institutions de soins et à ce titre doivent rendre compte de leur pratique auprès du patient comme les autres professionnels (notes au dossier, nombre de visite, communication à l’équipe, etc.). Ils collaborent étroitement avec les équipes soignantes.