Quand ? les 9 et 10 mai 2023
Où ? MSHE Ledoux, 1 rue Nodier à Besançon et en visiconférence
Quoi ?
La Détresse Existentielle (Existential Distress) est une dimension de la souffrance, distincte de la douleur physique ou de la dépression psychologique. Dans le champ de la fin de vie, cette forme complexe de vulnérabilité suscite des questionnements existentiels perturbant les repères identitaires et remettant en cause le sens de la vie, au point d’envisager le suicide. Elle ouvre également des problématiques spirituelles et eschatologiques liées aux croyances. Cette situation de crise chez les patients renvoie nos sociétés à la responsabilité d’assurer un accompagnement de cette vulnérabilité. Sur le terrain des soins palliatifs, cette prise en charge pose problème en raison d’un manque de formation et d’outils conceptuels pour comprendre et appréhender cette souffrance réfractaire. On peut se demander à quelles anthropologies faire appel pour exprimer cette situation où le surgissement des enjeux existentiels et spirituels échappe à l’efficacité des méthodes médicales ? Un pas de côté est ici nécessaire pour explorer d’autres logiques et retrouver l’humain dans la relation de soin.
Les ateliers interdisciplinaires sur la détresse existentielle (AIDE) sont une série de colloques constituant à Besançon un groupe de recherche autour de la Détresse Existentielle, en français. La méthode repose sur des ateliers de discussion à partir d’interventions d’experts, favorisant les échanges interdisciplinaires entre médecine, philosophie, psychiatrie, psychologie, soins infirmiers, théologie, anthropologie, littérature et histoire des religions. Un premier colloque en décembre 2021 a analysé « les enjeux et la pertinence de la définition de la détresse existentielle ». Un deuxième colloque en mai 2022 s’est intéressé aux moyens de « Soigner la détresse existentielle : comprendre, accompagner, soulager ».
Ce troisième Atelier Interdisciplinaire sur la Détresse Existentielle s’intéresse à l’expression de la détresse existentielle et aux réponses que peuvent y apporter les différentes formes de méditation. Les ateliers précédents ont déjà analysé la constitution de nouveaux acteurs comme les accompagnants spirituels et d’une approche laïque de la spiritualité. La première journée de ce colloque précisera les fonctions de la spiritualité en convoquant plusieurs traditions religieuses (Islam, Catholicisme, Protestantisme, Bouddhisme, Hindouisme) pour interroger les différents regards spirituels face à la question de la détresse existentielle en fin de vie. La deuxième journée présentera les formes de méditation et de narration de la détresse existentielle développées en contexte hospitalier, puis questionnera l’expression de cette détresse dans la société chez Hannah Arendt et dans le droit français. Si la détresse existentielle conduit à l’ineffable, le droit, la biographie hospitalière et la philosophie cherchent en effet à remettre des mots dans cette souffrance..
Avec le soutien de l’école doctorale SEPT et du laboratoire Logiques de l’Agir de l’Université de Franche Comté, la région Bourgogne Franche-Comté, la Maison des Sciences de l’Homme et de l’Environnement (MSHE) Ledoux, le CHRU de Besançon et la Plateforme Nationale de la Recherche sur la Fin de Vie. Ce colloque est ouvert aux étudiants, professionnels et enseignants chercheurs dans la limite des places disponibles. Il est également accessible en visioconférence.
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Contact, renseignements et réservation : benjamin.guerin@univ-fcomte.fr