Un visage m’appelle

Brandt Pierre-Yves, 2002. Revue de théologie et de philosophie, 134 (1) pp. 49-71.

Cet article discute l’hypothèse d’un lien entre l’émergence du thème du visage dans des textes ou des productions iconographiques provenant de diverses traditions religieuses et une expérience primordiale de contemplation d’un visage face à face. Pour dire la quête du transcendant, de ce qui n’est pas immédiatement accessible, l’être humain puiserait ainsi dans l’expérience d’une des premières grandes quêtes de tout humain : la recherche du face à face entre le nourrisson et sa mère qui se met peu à peu en place entre la naissance et l’âge de trois mois. C’est cette expérience qui serait élaborée par les textes parlant du désir de voir Dieu face à face et par les productions iconographiques représentant le visage de figures divines. Loin de répondre à un penchant régressif, cette reprise d’une des premières expériences enfantines serait l’expression d’un mouvement progressif : la référence à une victoire durement acquise durant les premiers mois de la vie pour parler d’un désir actuel de dépassement. Les pages qui suivent examinent successivement différents aspects de cette question.

 

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