Paul Ricoeur, Paris, Seuil, 2007, 144 p.
Dans cette très belle méditation, un philosophe se débat avec l’espérance de survivre, tout en se trouvant dans l’impossibilité intellectuelle et spirituelle d’acquiescer à toute vision naïve d’un autre monde qui serait le monde en double, ou la copie, de ce monde-ci. Il faut faire le deuil de toute image, de toute représentation.
C’est en 1996 que Paul Ricœur, âgé de 83 ans, ose la question : « Que puis-je dire de ma mort ? » Comment « faire le deuil d’un vouloir-exister après la mort » ? Cette longue réflexion sur le mourir, sur le moribond et son rapport à la mort, également sur l’après-vie (la résurrection), passe par deux médiations : des textes de survivants des camps (Semprun, Lévi) et une confrontation avec un livre du grand exégète Xavier Léon-Dufour sur la résurrection.