Dieu ne veut pas de la souffrance des hommes

Jean-Claude Larchet, Paris, Cerf, 1999, 130 p. 

Le christianisme, en Occident surtout, apparaît encore aujourd’hui comme une religion qui justifie et valorise la souffrance, la considérant à la fois comme une juste expiation du péché et comme une voie nécessaire de salut. Cette représentation continue à divers degrés de marquer la conscience, mais aussi l’inconscient collectif de nos sociétés modernes, et elle a encore sur celles-ci des effets pervers, dont certains portent préjudice à l’image du christianisme. Il faut, pour débarrasser ce dernier d’une représentation à la fois fausse et nuisible, retourner aux sources. Les Pères grecs offrent sur ce sujet des points de vue souvent différents de la conception augustinienne et de la tradition de pensée qui, en Occident, en est issue. Insistant sur les aspects négatifs de la souffrance, ils montrent que le dessein de Dieu est, dès l’origine, que les hommes en soient exempts. Ils soulignent que le Christ a souffert non pour que les hommes souffrent davantage, mais pour les aider à transcender spirituellement leur souffrance, pour leur permettre d’en changer le sens à leur profit, et pour finalement les en libérer.